Déclaration de l’ACSP contre le racisme

Juil 18, 2020 | Faits saillants, Nouvelles de l'ACSP

Le vaste mouvement de manifestations et les actions connexes en réponse à la violence anti-Noirs et à la brutalité policière aux États-Unis, au Canada et ailleurs a attiré l’attention du monde entier sur les formes profondes et structurelles de racisme qui continuent de façonner nos sociétés et nos institutions. 
 
L’ ACSP est solidaire du mouvement Black Lives Matter et reconnaît que nous avons beaucoup à apprendre du vaste travail d’organisation et d’activisme sur le terrain qui se déroule à l’échelle mondiale. Nous reconnaissons également que de tels événements affectent personnellement et profondément les membres de notre association, nos collègues et nos étudiants qui ont été victimes de racisme et/ou de violence racialisée dans leur propre vie.  
 
C’est dans ce contexte que l’ACSP souligne et condamne l’existence continue de toutes les formes de racisme et de colonialisme, tout en reconnaissant qu’un engagement envers l’antiracisme et l’anticolonialisme au Canada nécessite la prise de conscience de la présence du colonialisme et du racisme dans les fondements du Canada et des inégalités structurelles systémiques et continues dans notre société qui en ont résulté. Le racisme et le colonialisme se manifestent à de multiples niveaux, depuis les cas explicites de violence physique jusqu’aux normes sociétales, en passant par les modes d’enseignement et de recherche en science politique.
 
Nous prenons donc acte, d’une part, des critiques selon lesquelles des idées et les hypothèses eurocentriques, coloniales et fondées sur la race continuent d’imprégner l’étude de la science politique au Canada et, d’autre part, de l’appel à un besoin permanent de décoloniser et de transformer nos façons de penser et de mobiliser les connaissances. Les travaux académiques et l’enseignement en science politique peuvent parfois renforcer le racisme et le colonialisme, mais ils peuvent aussi les remettre en question. À cette fin, l’émergence d’un nombre croissant de chercheurs, de recherches universitaires et de pratiques pédagogiques remettant en question le colonialisme et le racisme dans la théorie et la pratique de la politique au Canada offre à la discipline de nouvelles voies pour aborder ces enjeux en cours, tant dans les travaux d’érudition que dans l’enseignement.
 
En tant qu’association, nous nous engageons à chercher activement des solutions aux problèmes d’équité, de diversité et d’inclusion concernant tous les groupes marginalisés et sous-représentés et à créer une culture d’inclusion dans nos recherches, congrès et lieux de travail. Parmi les mesures concrètes déjà en cours, on peut citer le travail du Comité sur la réconciliation de l’ACSP, notamment l’élaboration de ressources pédagogiques pour tous les professeurs de science politique et l’organisation de divers événements lors de notre congrès annuel; les discussions menées lors de réunions antérieures avec les directeurs et directrices de département sur les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et, plus particulièrement, lors de la réunion de janvier 2020, la présentation d’un sondage à effectuer dans leurs départements au sujet du degré d’indigénisation de leurs programmes d’études, la mise en valeur du soutien à la diversité dans la discipline, qui est l’une des six priorités du Rapport sur les orientations stratégiques 2020 de l’ACSP, et la révision préliminaire du sondage de 2010 proposé aux directeurs et directrices de départements sur la diversité au sein du corps professoral pour identifier les changements survenus au cours de la dernière décennie et le chemin encore à parcourir; le travail effectué de concert avec FCSH au sujet de son Code de conduite et des mesures qui devraient l’accompagner et l’extension de l’accent mis par le Congrès des sciences humaines de 2020 sur le racisme anti-Noirs et l’anticolonialisme dans les congrès futurs, ce qui inclut le thème du congrès de l’ACSP de l’année prochaine sur la diversité au sein de la discipline.
 
Nous reconnaissons qu’il ne s’agit là que de mesures initiales pour remédier à la marginalisation historique d’un grand nombre de nos membres et que nous devons continuer à être à l’écoute et à apprendre de ces collègues, car nous avons encore beaucoup à faire pour nous améliorer en tant que discipline et association. Nous nous engageons à remédier à ces inégalités systémiques par nos programmes, nos politiques et nos pratiques et nous continuerons à travailler pour éliminer les obstacles à la participation totale et égale de nos membres au sein de la science politique.
 
Conseil d’administration de l’ACSP
Juin 2020