En novembre 2019, l’Association internationale de science politique (AISP) a souligné son 70e anniversaire par une célébration commémorative et un congrès à Paris. Le Canada a été particulièrement à l’honneur lors de cet événement, car lorsque l’AISP a été créée en 1949 sous les auspices de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’ACSP en était l’un des quatre membres fondateurs. L’ACSP ainsi que les associations américaine, française et indienne de science politique ont été en effet les premiers membres collectifs de l’AISP.

Avant la création de l’AISP, la communication entre les organisations de science politique était limitée, pour ne pas dire pratiquement inexistante (Boncourt, 2009: 1). Témoignant de l’essor de la profession à l’échelle mondiale, le nombre de membres collectifs de l’AISP a augmenté régulièrement de décennie en décennie pour atteindre aujourd’hui 58, une bonne part de ces organisations ayant d’ailleurs été formées grâce aux efforts de l’AISP (Coakley and Trent, 2000:11). À cet égard, le travail et les efforts des membres collectifs fondateurs comme l’ACSP ont joué un rôle essentiel dans le succès de l’AISP (Coakley and Trent, 2000: 40). Le 70e anniversaire de l’AISP est ainsi une belle occasion de célébrer la profession et de réfléchir à son évolution au fil du temps, à des moments historiques critiques et en lien avec des défis mondiaux urgents. Cet anniversaire nous permet en outre de souligner le virage international dans la science politique canadienne, qui est si étroitement liée à l’histoire de l’AISP.


UNESCO COURIER, 1949
Source:  AISP

L’UNESCO à la rencontre de l’ACSP

Créée en 1945, l’UNESCO a joué un rôle essentiel dans l’internationalisation de la science, des sciences sociales, de la philosophie et des humanités. Elle est sans doute l’un des principaux acteurs mondiaux à encourager la mise en place de normes, les échanges entre chercheurs et la spécialisation des disciplines, et ce, par la tenue de réunions susceptibles de favoriser la compréhension internationale. Les premières discussions signalées par l’UNESCO mettent en évidence la pertinence de l’émergence de l’organisation au lendemain du carnage humain provoqué par la Seconde Guerre mondiale, la description plus prometteuse de la dignité humaine proposée par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies ainsi que la conviction que le progrès scientifique pourrait conduire à l’amélioration de la condition humaine. Ainsi, dans ses communications de 1948-1949, la proclamation (reflétant le langage sexiste de l’époque) selon laquelle « l’homme a maintenant atteint un stade de son histoire où il peut étudier scientifiquement les causes des tensions qui provoquent la guerre » est littéralement juxtaposée aux propos selon lesquels l’UNESCO « poursuit ses travaux sur les méthodes et techniques de la Science Politique », y compris « les méthodes efficaces des congrès internationaux » (UNESCO Courier, 1948-1949:5).

L’année 1949 marque le début des initiatives de l’UNESCO en vue d’aider « trois des principales sciences sociales (économie, sociologie et science politique) à créer des associations internationales – pour la première fois de leur histoire ». (UNESCO Courier, 1948-1949: 5). Le fruit de ces efforts a été la création de l’AISP, de l’Association internationale de sociologie (AIS) et de l’Association internationale des sciences économiques (AISÉ). Ces organisations ont continué à réfléchir et à survivre aux politiques tumultueuses de la guerre froide et poursuivent leur essor au XXIe siècle. L’ACSP et ses membres ont joué un rôle important dans plus d’une association, précisément parce qu’à ses débuts, l’ACSP était vraiment une association multidisciplinaire de sciences sociales, en particulier dans les domaines de la politique, de l’économie et de la sociologie, et aussi parce que les membres de l’ACSP en sont venus à promouvoir activement l’internationalisation en même temps que le développement des sciences sociales au Canada. En 1949, à la suite des recommandations d’un comité spécial créé par l’ACSP pour s’occuper des relations entre l’ACSP et l’UNESCO lors des congrès internationaux, l’ACSP est devenue membre à la fois de l’AISÉ et de l’AISP, nommant Harold Innis comme délégué pour le congrès de l’AISÉ et C.B. Macpherson comme délégué du congrès de l’AISP (Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1949: 413). (Il est intéressant de noter que l’ACSP a également essayé d’aider à trouver un sociologue canadien qui pourrait assister au congrès de l’AIS (Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1949: 413) et que finalement l’ACSP a fait une demande d’adhésion officielle à l’AIS en 1950 (C.B. Macpherson, 1950: 424-425).

L’ACSP s’internationalise

Compte tenu du fait qu’après la création de l’ACSP en 1912, sa mission telle qu’énoncée par son premier président, Adam Shortt (Shortt, 1913), était de comprendre le Canada et d’apporter une contribution à l’échelle mondiale, il n’est pas du tout surprenant que les membres de l’association aient voulu travailler avec l’AISP, l’AISÉ et l’AIS à partir de 1949. Les procès-verbaux des assemblées générales annuelles de l’ACSP des années 1950 se trouvent dans la Revue canadienne d’économique et de science politique, la publication qui a précédé la Revue canadienne de science politique. Ces comptes rendus montrent clairement que des sociologues et des anthropologues ont tenté d’obtenir une meilleure représentation par le biais d’une section distincte au sein de l’ACSP (Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1955: 374) et que des économistes se sont opposés à ce que le nom même de l’ACSP privilégie la science politique, préfigurant ainsi la scission officielle entre la science politique et la science économique qui devait se produire en 1967 (Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1962: 436-437). Mais tout au long de ce processus, la collaboration avec les efforts de l’UNESCO pour internationaliser les sciences sociales a été privilégiée, car elle était considérée de toute évidence comme une extension naturelle de la mission de l’ACSP.

La correspondance interne du bureau de direction de l’ACSP dans les années 1950, conservée à Bibliothèque et Archives Canada, montre aussi clairement la place qu’occupait dans les fonctions habituelles du président et du bureau de direction de l’ACSP la représentation des universitaires canadiens aux réunions et dans la gouvernance des associations internationales inspirées par l’UNESCO, au même titre que la dotation en personnel et le succès du congrès national annuel de l’ACSP. De fait, lors du décès prématuré de l’éminent économiste politique Harold Innis en 1952, aux expressions sincères de chagrin se greffait le souci de voir à ce qu’il y ait un remplaçant pour poursuivre le travail qu’il avait entrepris avec l’AISÉ (« Current Correspondence with President »; « International Political Science Association (1955, 1957-65) »).

Conséquemment, on peut dire à juste titre que l’ACSP a été partie prenante du déploiement de l’architecture internationale libérale après la Seconde Guerre mondiale. En outre, les universitaires canadiens ont fait preuve d’une vision mondiale bien avant les années 1990, lorsque la « mondialisation » est devenue un mot à la mode et que les administrateurs universitaires se sont attachés à mettre au point des indicateurs d’excellence internationale en matière de personnel et de réputation. Cette tendance s’est poursuivie après 1967, lorsque l’ACSP est devenue une association explicitement consacrée à la science politique, d’autres associations canadiennes s’étant formées spécifiquement pour les économistes et les sociologues.

Il semble juste de dire que la fondation de l’AISP a constitué un point de ralliement majeur pour le virage international qu’a connu la science politique canadienne. Cependant, ce fut aussi le fruit du travail des politologues canadiens au sein de l’AISP dont la présence et les activités galvanisantes ont donné une impulsion nouvelle à l’organisation, dans la mesure où ils ont fait progresser les échanges internationaux et l’internationalisation de la profession. Ce point est évident si l’on regarde la photo du comité de direction de l’AISP prise en 1979, à l’époque de la guerre froide, lors du 11e Congrès mondial de l’AISP, qui s’est tenu à Moscou. On y voit le politologue canadien John Meisel (qui a été à la fois le rédacteur en chef et fondateur de la revue de prestige de l’AISP, International Political Science Review, et le rédacteur en chef et fondateur de la Revue canadienne de science politique) et le politologue canadien John Trent (qui a occupé le poste de secrétaire général de l’AISP de 1976 à 1988).


Comité de direction de l’AISP, 1979-1982 – Moscou :
11e Congrès mondial de l’AISP, Moscou, URSS – 12 au 18 août 1979
Assis, de gauche à droite : C. A. Perumal, Adolf Bibic, Kinhide Mushakosi, Karl W. Deutsch, Candido Mendes, John Trent, John Meisel
Debout : Richard Merritt, Asher Arian, Francesco Kjellberg, Stefano Passigli, Daniel Frei, Julio Portillo, Ergun Ozbudun, Dieter Senghaas, Georgii Shakhnazarov, Jergy Wiatr,William Smirnov, Jack Hayward, Jean-Pierre Gaboury, Serge Hurtig
Source : AISP

Le virage international s’est poursuivi au cours des dernières décennies lorsque le politologue québécois Guy Lachapelle a battu le record du plus long mandat de secrétaire général de l’AISP. Grâce à son travail, le mandat de Lachapelle de 2000 à 2020 a également coïncidé avec une période de croissance exceptionnelle pour l’AISP et le secrétariat de l’AISP. Depuis 2006, le secrétariat est basé à Montréal, à l’Université Concordia.

Guy Lachapelle – 10e anniversaire de l’AISP
 Discours du secrétaire général Guy Lachapelle lors du 10e anniversaire de l’établissement du secrétariat général de l’AISP à Montréal. Université Concordia, 2016
Source : AISP

La science politique canadienne et l’AISP

Après la formation de la Société québécoise de science politique (SQSP) en 1963, l’ACSP et la SQSP en sont venues à travailler ensemble pour assurer l’interface avec la gouvernance de l’AISP et les élections connexes. Il s’agit là d’une importante voie de collaboration et d’échange entre l’ACSP et la SQSP. Au fil des décennies, de nombreux politologues canadiens et québécois ont été membres du conseil de l’AISP, notamment Dale Thomson, Léon Dion, Gérard Bergeron, Alan Cairns, Blema Steinberg, André Vachet, Lloyd Brown-John, Peter Russell, Caroline Andrew et, plus récemment, Stéphane Paquin, Pascale Dufour, Stephen McBride, Richard Johnston, Bill Cross, Kiera Ladner et Mireille Paquet. Nombreux sont ceux qui ont été élus en vue de siéger au comité de direction de l’AISP depuis 1949, à commencer par Crawford B. Macpherson. Ce sont notamment Jacques Hodgetts, André Donneur, Maureen Covell, Leslie Pal et Linda Cardinal. Le Canada a fourni à l’AISP un président, le regretté Jean Laponce, qui a été en poste de 1973 à 1976, après avoir occupé la présidence de l’ACSP en 1972-1973. De plus, le politologue canadien Daniel Stockemer est actuellement le corédacteur de l’International Political Science Review.

 
Séance spéciale Jean Laponce
Séance spéciale Jean Laponce (Jean Laponce et la science politique internationale) au Congrès mondial 2014 de l’AISP à Montréal. La séance a été présidée par Linda Cardinal; John Trent y a présenté, avec John Meisel, une communication intitulée Being and Becoming, Behavior and Institution: Jean Laponce and the Political Science Profession
Source: AISP        

L’AISP, tout comme l’Association internationale des sciences économiques et l’Association internationale de sociologie, a évolué au fil du temps, notamment en ce qui concerne son autonomie par rapport à l’UNESCO et l’importance de sa croissance organisationnelle (Boncourt, 2018). Tout au long de cette évolution, l’ACSP et les politologues canadiens ont été bien représentés au sein des institutions de l’AISP. Mais plus important encore, ils ont été représentés dans les activités de recherche de l’AISP et en ont bénéficié depuis sa fondation. De nombreux politologues canadiens ont participé aux congrès de l’AISP et y ont présenté des communications (ces congrès sont maintenant organisés tous les deux ans; le prochain, soit le 26e Congrès mondial de l’AISP, aura lieu à Lisbonne, au Portugal, en juillet 2020). Les conférences et tables rondes au cours de ces congrès réunissent des politologues de partout dans le monde, ce qui donne lieu à des échanges tout à fait particuliers et permet, par le biais d’approches comparatives, d’approfondir notre connaissance du Canada, d’autres pays et du monde dans son ensemble. De nombreux politologues canadiens font partie de comités de recherche de l’AISP, lesquels permettent des échanges transfrontaliers dans de nombreux domaines spécialisés. Plusieurs ont publié des articles dans l’International Political Science Review de l’AISP et c’est sans compter leurs recherches publiées antérieurement dans diverses autres revues qui sont par la suite résumées dans International Political Science Abstracts de l’AISP. Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, les politologues canadiens ont trouvé dans l’AISP, à des moments critiques, un moyen de faire entendre leur voix au-delà des frontières au sujet de problèmes difficiles, souvent de portée mondiale, auxquels la profession et le monde sont confrontés.

La profession et les enjeux en période de turbulence

La relation entre l’AISP et l’ACSP a des racines profondes et sera sans aucun doute importante dans les années à venir si l’ACSP reste fidèle à sa mission, qui est de comprendre le Canada et d’apporter une contribution à l’échelle mondiale, et si la science politique canadienne poursuit son virage international. Mais les politologues sont confrontés à de nouveaux défis mondiaux en ce moment historique; l’ensemble de la profession a donc à naviguer dans des eaux agitées. D’ailleurs, lors du congrès organisé à l’occasion du 70e anniversaire de l’AISP, qui fut parrainé conjointement par l’AISP et l’Association française de science politique et qui s’est tenu à la Sorbonne le 22 novembre 2019, l’un des thèmes majeurs fut la science politique contemporaine « en période de turbulence ». Dans cet esprit, une table ronde a été consacrée aux menaces pesant sur la liberté universitaire face à l’érosion de la démocratie.

Alors que les critiques de l’étude scientifique de la vie politique sont bien établies dans cette ère de « politique de post-vérité » amplifiée par les médias sociaux et les nouvelles technologies, les politologues sont confrontés à l’incompréhension et à la haine d’autrui qui se répandent comme on n’aurait jamais pu l’imaginer 1949. L’ère numérique et la science politique posent également de nouveaux défis quant à la façon d’étudier la politique et d’enseigner, un thème abordé dans un livre lancé à l’occasion du 70e anniversaire de l’AISP. Publié sous la direction de l’actuelle présidente de l’AISP, Marianne Kneuer (Allemagne), et de Helen Milner (É.-U.), ancienne présidente de l’AISP, ce livre s’intitule Political Science and Digitalization: Global Perspectives.

De façon plus générale, il y a lieu de noter que, contrairement à 1949, année surtout axée sur la construction d’une nouvelle architecture internationale libérale, nous vivons actuellement dans une période d’incertitude quant à l’avenir de cette architecture, qui risque d’être démantelée. En prononçant le discours principal lors de la célébration du 70e anniversaire de l’AISP à Paris, Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a mis en relief la pertinence du multilatéralisme pour protéger et faire progresser les droits de la personne, d’autant plus que les nombreuses manifestations actuelles de par le monde ont pour point commun d’attirer l’attention sur l’injustice.


Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, discours principal, 70e anniversaire de l’AISP, Paris, 22 novembre 2019

Source:  AISP

Dans leurs analyses de la politique et dans l’exercice de leur profession, les politologues canadiens s’appuient sur la longue relation de l’ACSP avec l’AISP et sur les nouvelles possibilités et interactions qu’offre cette relation dans un monde interdépendant. La célébration à Paris des 70 dernières années de l’AISP touche aussi de près l’ACSP, qui a d’ailleurs été honorée à cette occasion à titre de membre collectif fondateur, notamment pour avoir contribué, par son soutien et son travail, au succès de l’AISP. En cela, la relation entre l’AISP et l’ACSP, établie il y a si longtemps, est mutuellement essentielle pour l’atteinte des objectifs initiaux de chaque organisation. Ainsi, la force de cette relation sert de rempart pour affronter ensemble les défis qui nous attendent en politique et pour l’étude de la politique.


Quelques membres du comité de direction 2018-2020 de l’AISP
Célébration du 70e anniversaire de l’AISP, Paris, 22 novembre 2019 De gauche à droite : Hilmar Rommetvedt (Norvège), Eui Young Kim (Corée), Christopher Isike (Afrique du Sud), Olivier Nay (France), Yasmeen Abu-Laban (Canada), AISP President Marianne Kneuer, présidente de l’AISP (Allemagne), Rodney Hero (É.-U.), Yuko Kasuya (Japon), AISP Research Committee Liason Represenative Domagoj Bebić, représentant – Liaison avec les réseaux de chercheurs (Croatie), Arkadiusz Zukowski (Pologne).
Source:  AISP

Références

“Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1949.” The Canadian Journal of Economics and Political Science 15, 3 (August 1949):  412-413.

“Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1955.” The Canadian Journal of Economics and Political Science 21, 3 (August 1955):  373-375.

“Annual Meeting of the Canadian Political Science Association, 1962.” The Canadian Journal of Economics and Political Science 28, 3 (August 1962):  434-437.

Boncourt,Thibaud. 2018. “What ‘Internationalization’ Means in the Social Sciences:  A Comparison of the International Political Science and Sociology Associations.”  In Johan Heilbron, Gustavo Sora and Thibaud Boncourt (eds.), The Social and Human Sciences in Global Power Relations Cham:  Palgrave Macmillan, 2018 :95-123.

Boncourt, Thibaud.  2009.  A History of the International Political Science Association.  Montreal:  The International Political Science Association.

Coakley, John and John Trent.  2000.  History of the International Political Science Association 1949-1999.  Dublin:  The International Political Science Association.

“Current Correspondence with President.”  MG 28, Series 86.  3 volumes. Library and Archives Canada.

“International Political Science Association (1955, 1957-65).” MG 28, Series 86. 18 volumes.  Library and Archives Canada.

Macpherson, C.B. “Report of the Secretary-Treasurer for the Year Ending April 30, 1950.”  The Canadian Journal of Economics and Political Science 16, 3 (August 1955):  424-425.

Shortt, Adam.  1913.  “Aims of the Political Science Association.”  Canadian Political Science Association:  Papers and Proceedings of the First Annual Meeting.  Ottawa:  September 4-6: 9-19.

UNESCO Courier. 1948-1949.  Supplement.  1, 11-12 (December-January).

1 Tous mes remerciements à Margot Chalborn, Haluk Dag, Silvina Danesi, Michelle Hopkins et Guy Lachapelle, qui m’ont prêté main forte à divers stades de cette recherche et de la rédaction de ce blogue.